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Les Legros


Legros dit Motin


Motin a un rapport avec une motte castrale autrement appelée château à motte (infra).

En consultant le cadastre d'Omerville, on trouve quatre lieux-dits contenant l'expression " La Motte ", il s'agit du Clos de la Motte, du Pré de la Motte, du lieu-dit " La Motte ", et enfin d'un autre lieu-dit " La Motte " en surplomb de l'Aubette, près de la fontaine St Martin (Omerville - Mém. Soc. Vexin, t. LXXIV, p. 8).

La localité d'origine des Legros dit Motin pourrait être Omerville (autrefois Aumerville), un site très anciennement occupé, proche de Ambleville et de Archemont, hameau de St Gervais. Archemont (très probablement Arcis-Mons), quoique situé sur la déclivité d'une petite colline, a pris son nom de quelque ouvrage élevé pour la sécurité de ce point extrême (Source : St Gervais - Mémoires de la Société du Vexin, t. LXXIV, p. 101).

« L'effondrement de l'empire romain ayant déterminé, en Europe, une décadence de l'architecture, il fallut attendre les premières invasions normandes au IXème siècle, puis l'arrivée de la féodalité, pour voir réapparaitre des constructions fortifiées. Le chateau à motte apparut durant le Xème siècle. Il se caractérisait par une butte entourée d'un fossé (la terre extraite de ce fossé ayant permis d'élever la butte). Une tour de bois, carrée ou circulaire, coiffait le sommet de la motte. L'étage de ce donjon, qui servait de deumeure seigneuriale, n'était accessible que par une passerelle mobile. Sur le toit s'installaient des guetteurs et dans le soubassement se trouvaient les réserves de nourriture et la prison... », etc.
(Source : http://www.castlemaniac.com)

Toujours est-il que Motin est resté ancré tant à l'anthroponyme Legros qu'au fief d'Archemont. En effet, en 1789, lors de la campagne électorale et rédaction des cahiers de doléances, 28 nobles furent présents à l'assemblée générale qui s'est tenue à Chaumont-en-Vexin devant le grand bailli d'épée ; le règlement du 24 janvier 1789 avait prévu que les femmes possédant divisément, les filles, les veuves et les mineurs, jouissant de la noblesse et propriétaires de fiefs, pourraient se faire repésenter. Ce fut le cas notamment pour demoiselle Adeline Pomponne de Roussel d'Archemont, seigneur du fief d'Archemont dit des Motins, représentée par Charles-Ferdinand de Brossard de Rainnevalle, garde du corps de Monsieur, frère du roi, demeurant à Cléry (Source : Jacques Dupâquier, "Ainsi commença la Révolution", p.119).

NB : fief d'Archemont dit des Motins ; il est fait référence aux anciens possesseurs du fief, les Motins, i. e. les Legros par assimilation quelques fois constatée...

Jules Chennevière, auteur d'un Dictionnaire des familles pontoisiennes, interpelle par deux fois, mettant en évidence des similitudes de sobriquet et notamment la probabilité d'un ancêtre pour Jehan Legros dit Motin, fils de Jehan, argentier de la ville de Pontoise :

En 1496, il y a à Archemont, hameau de St Gervais, un Regnault Legros dit Motin, ancêtre probable que révèle cette similitude de sobriquet (Mém. Soc. Vexin, XXI, 108);

En 1739, il y a deux Legros dits Motin, une femme à St Gervais, son frère + à Ambleville (Arch. municip. 6110), celui-ci est mort sans enfant.

Mais reprenons au XVe siècle, où à Chaudry et au Breuil, hameaux de la paroisse de Parnes, on trouve deux personnages contemporains de Regnault Legros dit Motin :


- Collenet Legros
dit Motin (Collenet, occurence graphique et ancienne de Collinet)

-- 3 lettres (du) Chastellet 17 janvier 1479, par lesquelles Pierre de Gamaches, et sa femme avoir vendu à Collenet le Gros dit Motin, 1/2 muy de blé de rente sur la moictié de la revenue, terre et seigneurie de Chaudry, moyennant 30 livres tournois - La 2e ledit Motin avoir vendu à Guillaume le Conte, 6 septiers de blé de rente qui est le 1/2 muy de blé dont ci-dessus est fait mention, moyennant 45 livres tournois

NB : la 3e lettre, qui est un brevet... ne concerne que Guillaume le Conte.

Source : Copie manuscrite (495 pp.), par Camille Sarazin, de l'Inventaire dressé en 1525 par Martin le Maupin, Pierre le Roy, Pierre des Hostelz, notaires du Roy au Chastellet de Paris, de la succession de Pierre Le Gendre, seigneur de Hallincourt, Magny et autres lieux... provenant des archives du château d'Hallincourt dispersées et détruites en partie à l'époque révolutionnaire. Documents de la S.H.A.P.V.O.V., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1199, p. 431.

- Guillemyn Legros, et Collinet Legros dit Motin


5 pièces attachées ensemble, la 1ere 1 lettre (du) Chastellet 11 fevrier 1493, par lesquelles Jehan le Barbier, demourant à Villers en Welquessin le Normant, avoir affirmé a lui appartenir par succession de son père, les 2 pars de la moitié d'un fief, assis à Chauldry, parroisse| de Parnes acquis par son père de Michault Bréant, demourant à Dangu ; et ledit Jehan le Barbier, avoir vendu audit le Gendre les 2 dites pars sans rien excepter, en ce compris les 2 pars de la moitié de 6 septiers de blé de rente dus par un moulin à blé, nommé le moulin de Perneltes séant près ledit Chaudry, que tenait lors Guillemyn le Gros, duquel fief, terre et seigneurie, la moitié en appartenait à Pierre de Gamaches et Jehanne, sa femme, à cause d'elle, paravant femme dudit deffunct Jehan le Barbier, père et mère dudit vendeur, de la totalité duquel fief ledit de Gamaches et sa femme devaient joyr la vie durant dicelle Jehanne seulement ledit acheteur acquiterait les droicts et devoirs seigneuriaux et aussi à la charge de 1/2 muy de blé de rente deu à Collinet le Gros dit Motin ; ladite Jehanne joyrait sa vie durant des 2 pars dicelle vente moitié dudit fief, non obstant ladite vente, et après son décez viendroit audit acheteur, moyennant 100 livres tournois

La 2e pièce est 1 lettre (du) Chastellet. 29 avril 1495, par lesquelles Pierre de Gamaches, escuier, et sa femme, demourans au Boisgellant, Jehan le Barbier, fils ainé, Mre Edin le Barbier, prestre, et Pierre le Barbier, enfans dudit defunt et de Jehanne, sa femme, tous demourans à Villers en Weulquessin Normand avoir vendu audit le Gendre le fief de Chaudry, sans rien retenir, et compris, 6 septiers de blé sur le moulin de Perneltes, a la charge de 1/2 muy de blé de rente ; ladite vente moyennant 400 livres tournois et avec ce à la charge de payer chacun an auxdits de Gamaches et sa sa femme, la vie durant dicelle femme, 2 muys de grain (2/3 1/3) mesure de Meullant

NB : les 3 autres pièces ne concernent aucun Legros. La 2e pièce est reproduite ici, bien que datée de 1495, car déjà elle fait suite, mais aussi pour une meilleure compréhension car elle est relative au moulin de Perneltes, d'où la rente due aux Legros.

Source : id., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1197, pp. 428-430.

- Collenet Legros dit Motin

-- 1 brevet du Chastellet de Paris 18 mars 1493, Collenet le Gros dit Motin, avoir vendu 70 sols tournois de rente de son conquest à Jehan le Barbier qu'il avait droit de prendre sur le villaige, terrouer et seigneurie de Chauldry, moyennant 35 livres tournois

Source : id., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1198, p. 430.


- Gillet Legros (Gillet altération de Guillet, dérivé par substitution de finale de Guillemet, d'où Guillemyn)

-- 1 lettre (du) Chastellet 19 octobre 1496, par lesquelles Gillet le Gros, demourant en la parroisse de Parnes, avoir advoué tenir dudit le Gendre à cause de sa seigneurie de Chaudry 1 moulin au Lieu Dit Perneltes avec 2 arpents à prandre à une cousture de terrre près dudit moulin, le tout appartenant audit le Gros comme héritier de Jehan Guéret son grand père ja pieca, preneur dudit moulin, terres et appartenances par Michault Bruyant, bailleur et fieffeur dudit moulin, à la charge de 12 mynes de blé de rente, que ledit le Gros sera tenu rendre chacun an en l'hostel dudit le Gendre à Chaudry

NB : par ailleurs, Michault Bruyant est nommé Michault Bréant, demeurant à Dangu, dans la lettre du Châtelet de Paris du 11/02/1493.

- Colin Legros (Colin d'où Collinet, hypocoristiques de Nicolas, avec aphérèse)

-- 1 lettre (du) Chastellet 19 aoust 1500, Colin le Gros, laboureur à Breul (= Breuil), avoir pris à cens 1 arpent terrouer du Vast, Lieu Dit le Val et le Bout (chargé de) 12 sols parisis et 1 poulle

Source : id., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1168, p. 417.

-- 1 lettre (du) Chastellet 19 aoust 1501, Pernot Rouget, Colin Touffreville, Estienne le Harenger, Laurens Guérin, Jacquet Salle, Thomas Moradas, Michault de la Fosse, Guillemyn Belot, Robin Moradas, Perrin Basset, Guillot Rouget, Jehan Rouget dit Rifflard, Guillot Pommier, Jehan Sédille, Phélippot Pressot, Richard de la Fosse, Jehan Doye, Jehan Salle, Naudin Gombault, Jehan le Marchant, Jehan le Conte, Jehan Vincent, Colin le Gros, Jehanne veuve de Jehan de St Thomas, Jehan Billeheu, et Jehan de la Fosse, tous demourans au village de Breul, pour eux et eux faisant fors de Jehan Vinot, laisné, Pernot Varin, et Laurens Benoit avoir pris et retenu à tiltre de cens ou rente seigneurialle dudit le Gendre 1 marais et patis nommé le marais de Barbot, contenant 2 arpents et 1/2, au terrouer dudit Breul ; 1 arp|ent|. 1/2 de marais et communes nommez les marais des Commieulx, ladite prise faicte moyennant et parmy ce que les susnommés preneurs, et les habitans dudit lieu, tenans feu et lieu tant pour lors que pour l'advenir seroient tenus payer par chacun an à toujours, audit seigneur bailleur, chacun deulx 1 poulle au jour Notre Dame de Chandelleur, et ne pourroient mener leurs bestiaux pasturer èsdits patis par le chemyn ancian, ainsi qu'il avait este veu et trouvé par ceux qui y avaient esté menez, que ils seroient tenus desbucher et nectoyer tellement qu'ils peussent servir

Source : id., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1166, pp. 416-417.

-- 1 lettre (du) Chastellet 19 aoust 1510, Colin le Gros, demourant à Breul, avoir pris à cens 2 arpents 28 perches sous le bois de la Dourde (chargés de) 8 sols parisis 2 poulles.

Source : id., Papiers des serviteurs de Mgr de Hallincourt : n° 1165, p. 416.

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Considérations

Le moulin de Perneltes et la rente de 6 setiers = 1 muid de blé sont des éléments probants d'une parenté entre Guillemyn / Guillet Legros et Colin / Collinet Legros dit Motin ! La bonne fortune apparente de ces Legros non dit ou dit Motin et celle de Regnault Legros dit Motin, écuyer, et de son fils Pierre, est encore un élément significatif quant à la probabilité de membres d'une même famille, établis dans les localités de Parnes et de St Gervais (carte de Cassini) et notamment leurs hameaux : Breuil, Chaudry, Archemont.

Le fait de l'adjonction du même surnom ou sobriquet à un même patronyme, ce au fil des générations, n'est pas dû à un simple hasard, il constituait une distinction d'appartenance familiale quant à la personne dans sa ville, son village, voire dans le bailliage ou l'élection. Il apparaît même que Motin était assimilé et équivalent à Legros. Ainsi, Collenet Legros dit Motin et Pierre Legros dit Motin, fils de Regault Legros dit Motin, sont-ils dénommés Motin dans les documents qui les concernent, dans l'Inventaire de la succession de Pierre Le Gendre. On retrouvera le cas dans des actes paroissiaux de l'église St Maclou de Pontoise...

Les Legros dits Motin établis à Pontoise apparaissent bien être les descendants de Pierre Legros dit Motin, seigneur d'Archemont en 1535, mais aussi marchand, et même qui plus est très certainement un riche marchand... compte tenu de son héritage qui était considérable ! Quand Jules Chennevière, érudit pontoisien, qualifie de "richard" l'argentier de Pontoise, Jehan Legros, il ne se trompe guère. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, la fonction d'argentier n'était pas recherchée, elle était même plutôt imposée par acte d'assemblée du conseil de la ville de Pontoise ! A savoir qu'il fallait être suffisamment riche, pour pouvoir avancer très fréquemment de l'argent... avec un très gros risque de le perdre.

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