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Les Legros
La localité d'origine des Legros dit Motin pourrait être Omerville (autrefois Aumerville), un site très anciennement occupé, proche de Ambleville et de Archemont, hameau de St Gervais. Archemont (très probablement Arcis-Mons), quoique situé sur la déclivité d'une petite colline, a pris son nom de quelque ouvrage élevé pour la sécurité de ce point extrême (Source : St Gervais - Mémoires de la Société du Vexin, t. LXXIV, p. 101). « L'effondrement de l'empire romain ayant déterminé,
en Europe, une décadence de l'architecture, il fallut attendre
les premières invasions normandes au IXème siècle,
puis l'arrivée de la féodalité, pour voir réapparaitre
des constructions fortifiées. Le chateau à motte
apparut durant le Xème siècle. Il se caractérisait
par une butte entourée d'un fossé (la terre extraite de
ce fossé ayant permis d'élever la butte). Une tour de bois,
carrée ou circulaire, coiffait le sommet de la motte. L'étage
de ce donjon, qui servait de deumeure seigneuriale, n'était accessible
que par une passerelle mobile. Sur le toit s'installaient des guetteurs
et dans le soubassement se trouvaient les réserves de nourriture
et la prison... », etc. Toujours est-il que Motin est resté ancré tant à l'anthroponyme Legros qu'au fief d'Archemont. En effet, en 1789, lors de la campagne électorale et rédaction des cahiers de doléances, 28 nobles furent présents à l'assemblée générale qui s'est tenue à Chaumont-en-Vexin devant le grand bailli d'épée ; le règlement du 24 janvier 1789 avait prévu que les femmes possédant divisément, les filles, les veuves et les mineurs, jouissant de la noblesse et propriétaires de fiefs, pourraient se faire repésenter. Ce fut le cas notamment pour demoiselle Adeline Pomponne de Roussel d'Archemont, seigneur du fief d'Archemont dit des Motins, représentée par Charles-Ferdinand de Brossard de Rainnevalle, garde du corps de Monsieur, frère du roi, demeurant à Cléry (Source : Jacques Dupâquier, "Ainsi commença la Révolution", p.119). NB : fief d'Archemont dit des Motins
; il est fait référence aux anciens possesseurs du fief,
les Motins, i. e. les Legros par assimilation
quelques fois constatée... En 1496, il y a à Archemont, hameau de St Gervais,
un Regnault Legros dit Motin, ancêtre probable que révèle
cette similitude de sobriquet (Mém. Soc. Vexin, XXI, 108); Mais reprenons au XVe siècle, où à Chaudry et au Breuil, hameaux de la paroisse de Parnes, on trouve deux personnages contemporains de Regnault Legros dit Motin :
-- 3 lettres (du)
Chastellet 17 janvier 1479, par
lesquelles Pierre de Gamaches, et
sa femme avoir vendu à Collenet le Gros dit
Motin, 1/2 muy de blé de rente sur la moictié de la revenue,
terre et seigneurie de Chaudry, moyennant
30 livres tournois - La 2e
ledit Motin avoir vendu à Guillaume le Conte, 6 septiers
de blé de rente qui est le 1/2 muy de blé dont ci-dessus
est fait mention, moyennant 45 livres
tournois La 2e pièce est 1 lettre (du) Chastellet. 29 avril 1495, par lesquelles Pierre de Gamaches, escuier, et sa femme, demourans au Boisgellant, Jehan le Barbier, fils ainé, Mre Edin le Barbier, prestre, et Pierre le Barbier, enfans dudit defunt et de Jehanne, sa femme, tous demourans à Villers en Weulquessin Normand avoir vendu audit le Gendre le fief de Chaudry, sans rien retenir, et compris, 6 septiers de blé sur le moulin de Perneltes, a la charge de 1/2 muy de blé de rente ; ladite vente moyennant 400 livres tournois et avec ce à la charge de payer chacun an auxdits de Gamaches et sa sa femme, la vie durant dicelle femme, 2 muys de grain (2/3 1/3) mesure de Meullant NB : les 3 autres pièces
ne concernent aucun Legros. La 2e pièce
est reproduite ici, bien que datée de 1495, car déjà
elle fait suite, mais aussi pour une meilleure compréhension car
elle est relative au moulin de Perneltes, d'où la rente due aux
Legros. -- 1 lettre (du)
Chastellet 19 aoust 1500, Colin le Gros,
laboureur à Breul (= Breuil),
avoir pris à cens 1 arpent terrouer
du Vast, Lieu Dit le Val
et le Bout (chargé de) 12 sols
parisis et 1 poulle -- 1 lettre (du)
Chastellet 19 aoust 1501, Pernot Rouget, Colin Touffreville,
Estienne le Harenger, Laurens Guérin, Jacquet Salle, Thomas Moradas,
Michault de la Fosse, Guillemyn Belot, Robin Moradas, Perrin Basset, Guillot
Rouget, Jehan Rouget dit Rifflard, Guillot Pommier, Jehan Sédille,
Phélippot Pressot, Richard de la Fosse, Jehan Doye, Jehan Salle,
Naudin Gombault, Jehan le Marchant, Jehan le Conte, Jehan Vincent, Colin
le Gros, Jehanne veuve de Jehan de St Thomas, Jehan
Billeheu, et Jehan de la Fosse, tous demourans
au village de Breul, pour eux et eux faisant fors de Jehan Vinot, laisné,
Pernot Varin, et Laurens Benoit avoir pris et retenu à tiltre de
cens ou rente seigneurialle dudit le Gendre
1 marais et patis nommé le marais de Barbot, contenant 2 arpents
et 1/2, au terrouer dudit Breul ; 1 arp|ent|.
1/2 de marais et communes nommez les marais des Commieulx, ladite
prise faicte moyennant et parmy ce que les susnommés
preneurs, et les habitans dudit lieu, tenans feu et lieu
tant pour lors que pour l'advenir seroient tenus payer par chacun an à
toujours, audit seigneur bailleur,
chacun deulx 1 poulle au jour Notre Dame de
Chandelleur, et ne pourroient mener leurs bestiaux pasturer èsdits
patis par le chemyn ancian, ainsi qu'il avait este veu et trouvé
par ceux qui y avaient esté menez, que ils seroient tenus desbucher
et nectoyer tellement qu'ils peussent servir ------ Considérations Le moulin de Perneltes et la rente de 6 setiers = 1 muid de blé
sont des éléments probants d'une parenté entre
Guillemyn / Guillet Legros et Colin / Collinet Legros dit
Motin ! La bonne fortune apparente de ces Legros non
dit ou dit Motin et celle de Regnault Legros dit Motin,
écuyer, et de son fils Pierre, est encore un élément
significatif quant à la probabilité de membres d'une même
famille, établis dans les localités de Parnes
et de St Gervais (carte
de Cassini) et
notamment leurs hameaux : Breuil, Chaudry, Archemont. Les Legros dits Motin établis à Pontoise apparaissent bien être les descendants de Pierre Legros dit Motin, seigneur d'Archemont en 1535, mais aussi marchand, et même qui plus est très certainement un riche marchand... compte tenu de son héritage qui était considérable ! Quand Jules Chennevière, érudit pontoisien, qualifie de "richard" l'argentier de Pontoise, Jehan Legros, il ne se trompe guère. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, la fonction d'argentier n'était pas recherchée, elle était même plutôt imposée par acte d'assemblée du conseil de la ville de Pontoise ! A savoir qu'il fallait être suffisamment riche, pour pouvoir avancer très fréquemment de l'argent... avec un très gros risque de le perdre. |